Claude FARRERE (1876-1957) Nom de plume de Frédéric Charles Pierre Edouard BARGONE
Officier de marine et écrivain français
Type de document : L.A.S.
Nb de documents : 1 Nb de pages : 3 Format : in-4
Lieu : Paris
Date : 6 avril 1950
Destinataire : Un cher maître
Etat : Bon état. déchirure au pli central
Description :
Lettre sur papier de deuil au sujet d'une rectification d'un article
Transcription :
"Mon cher maître,
Je commence par vous faire mes plus plates excuses. Tout de bon, j'ai cru, --- non que vous me négligiez, ---- mais que la poste perdait mes envois. Comprenez que vous avez affaire à un vieillard de 74 ans qui n'a plus beaucoup de temps devant lui et qui vient, quoique incapable de mettre un pied devant l'autre, de voler en deux heures de Paris à Dublin, puis, en trois heures de Paris à Madrid. J'ai donc de la peine à concevoir la lenteur des courriers postaux d'aujourd'hui.
Ceci dit, merci de votre excellente lettre, qui m'éclaire sur une foule de points.
J'irai bien certainement à Genève le 21 avril comme m'y convie M. Arnaud. ainsi donc mon petit Ouvaroff (grand talent, mon cher maître !) a un correspondant à Genève. L'heureux homme ! il a pu voir clair dans ce qui n'était pour moi que pot au noir. Mais à propos de poste, j'ai signé pour vous, avant hier, chez Flammarion un exemplaire de mon libre qui parait aujourd'hui, la sonate tragique. Si, comme il arrive trop souvent, la poste le subtilisait, je compte sur vous pour m'en avertir, et j'aurai le plaisir de vous en envoyer un second. Il vous prouvera que,, malgré mes impatiences séniles, je suis toujours vivant.
L'essentiel, c'est que vous compreniez que je vous suis reconnaissant de tout, et qu'il ne faut voir aucun "mécontentement" dans mon étonnement dissipé ! Songez que de nombreux échos me sont parvenus de New-York et de Mexico, où l'on s'étonnait qu'un article paru fin février à Genève n'aît pas encore été rectifié avec éclat quatre semaines après. La faute en est surtout à moi, car j'étais en Irlande quand j'ai été avisé de l'affaire, et j'ai voulu consulter d'abord Maurice Garçon à Paris, avant de protester.
Il me reste à vous demander de ne pas m'en vouloir de vous avoir contraint à lire trois lettres quand une aurait suffi, - Trois lettres dont la dernière était recommandée : j'ai cru réellement à des sottises postales. Je vous en renouvelle tous mes regrets très vifs, et vous prie d'accepter l'assurance de mes remerciements avec celle de mes sentiments de haute considération"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Farrère